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 Typologie des sols

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nassima gh
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نائب المدير
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الجنس الجنس : انثى
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الشعبة/الإختصاص : Biochimie
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مُساهمةموضوع: Typologie des sols   Typologie des sols Emptyالخميس 9 مايو 2013 - 16:11


1 Sols salins / 2 Podzol / 3 Sols hydromorphes / 4 Sols rouges
5 Sols bruns / 6 Sols isohumiques / 7 Sols ferralitiques / 8 Sols ferrugineux

Un sol est composé par une succession de couches, appelées horizons, de composition et de structures différents et constituant son profil.


On distingue généralement cinq types d'horizons :

» L'horizon A est un horizon de surface, constitué surtout de matières organiques et soumis à un fort lessivage qui l'appauvrit en éléments fins et en fer.

» L'horizon B est un horizon enrichi par illuvion en éléments fins et amorphes : argiles, oxydes de fer et d'aluminium, humus. Cet horizon est souvent appelé horizon structural ou horizon d'altération. Il diffère de l'horizon A par sa structure et de la roche-mère par son plus fort degré d'altération (présence de Fe2O3 libre).

» L'horizon C est un horizon correspondant au matériau originel à partir duquel se forment les horizons A et B supérieurs. Il est peu différent de l'horizon RM désignant la roche-mère non altérée.

» L'horizon G est un horizon de couleur gris verdâtre, caractéristique des sols hydromorphes, riche en fer ferreux, avec des taches de couleur rouille (fer ferrique) se formant au contact de l'oxygène encore présent dans la zone de battance de la nappe phréatique.



1) Les sols salins.

Les sols salins se rencontrent principalement dans les régions sèches. Ils se développent au-dessus de roches riches en sodium. Il peut s'agir de roches naturellement riches en sodium ou de roches secondairement enrichies en sodium en provenance d'une nappe salée d'origine continentale ou marine. L'enrichissement secondaire peut aussi résulter de mauvaises pratiques culturales, au cours desquelles des remontées d'eau chargées en sel finissent par stériliser les sols. Les causes de ces remontées de sel sont multiples. L'irrigation, associée à une forte évapotranspiration, est une des causes la plus souvent avancée.

Les sols salins se caractérisent par un profil simple avec un seul horizon A, assez épais, constitué de matières organiques et minérales encroûtées de dépôts de sel précipité.

2) Les podzols et les sols podzoliques.

Les podzols sont des sols très évolués. On les rencontre principalement en climat froid. Ce sont les sols caractéristiques de la taïga. L'humus des podzols est un mor acide. Cette acidité résulte du fort lessivage qui affecte ces sols et qui a pour effet d'entraîner les éléments basiques des horizons supérieurs A0 et A1 vers un horizon plus profond Bh d'accumulation de substances humiques et un horizon Bs d'accumulation de minéraux (sesquioxydes). Entre l'horizon A1 et l'horizon Bh s'intercale un horizon éluvial A2, cendreux et souvent très épais.

3) Les sols hydromorphes.

Les sols hydromorphes se rencontrent surtout dans les régions humides. Ils résultent de l'engorgement permanent des horizons profonds les rendant asphyxiques et réducteurs. L'horizon A1 supérieur est un horizon mixte organique et minéral. Les humus, selon les conditions, sont des hydromulls, des hydromoders, des hydromors ou des anmoors.

L'horizon profond est un gley ou un pseudogley. Cet horizon se caractérise par ses conditions asphyxiques et réductrices où le fer à l'état divalent (ferreux) lui confère une couleur verdâtre. Dans la zone de battance de la nappe phréatique qui l'ennoie, on peut observer des zones où le fer, parce qu'il a été au contact de l'oxygène, est sous sa forme trivalente (ferrique) et de couleur rouille. La répartition, dans le profil du sol de ces plaques de fer ferrique, sont une bonne indication sur l'amplitude de variation en hauteur de la nappe d'eau.

4) Les sols rouges.

Les sols rouges sont aussi appelés sols fersiallitiques. Ces sols se développent surtout dans les régions méditerranéennes. Ils sont le résultat d'une association forte et stable entre des colloïdes argileux (montmorillonite) et des oxydes de fer. Les " terra rosea " méditerranéennes sont des sols rouges riches en oxydes d'aluminium qui se sont formés lorsque ces régions connaissaient un climat tropical.

Ces sols sont généralement riches et fertiles, avec des humus stables, voire peu mobilisables. Mais ce sont de sols fragiles, particulièrement sensibles à l'érosion éolienne ou hydrique, surtout dans la situation de découverture végétale dans laquelle ces sols se retrouvent après un incendie ou par suite du surpâturage. L'érosion réduit ces sols à des sols squelettiques autour de croûtes calcaires stériles.

5) Les sols bruns.

Les sols bruns sont les sols les plus fréquemment rencontrés dans les régions tempérées. Ils se développent surtout sur des pédoclimax forestiers aussi bien sur sols siliceux que calcaires. Ce sont ces sols qui fournissent les meilleures terres agricoles. Celles-ci, quand elles sont fragilisées (manque d'amendement humifère ou calcique), deviennent plus sensibles au lessivage, s'acidifient, deviennent battantes. Cet appauvrissement est accéléré quand les agriculteurs " oublient " de pratiquer des rotations dans les cultures et qu'ils satisfont les besoins des plantes, seulement en leur apportant des engrais, en oubliant de soigner les sols. La maïsiculture intensive est une pratique culturale très appauvrissante pour les sols.

L'horizon supérieur A1 est organique et minéral. Il peut être plus ou moins lessivé. Selon la nature de la roche-mère, l'humus peut être un mull (sols riches en bases et/ou en calcium actif), un moder (sols riches en bases, roche-mère siliceuse) ou un mor (roche siliceuse ou argiles, sols pauvres en bases, acides).

L'horizon B est dit d'altération ou structurel.

6) Les sols isohumiques.

Ce sont des sols épais, noirs, très riches en matières organiques qui se forment en région tempérée au climat sec (pluviométrie inférieure à 500 mm par an), sur un pédoclimax de prairie ou de steppe, de fruticées épineuses ou de forêt claire. Ces sols sont des chernozems ou des brunizems. Ils donnent des terres agricoles très fertiles.

L'horizon A1 est épais, voire très épais, très riche en matière organique. La structure est très grumeleuse, aérée. Les humus sont très stables, voire difficilement utilisables.

L'horizon A2 est très enrichi en calcium.

L'horizon inférieur est calcique.

7) Les sols ferralitiques.

Les sols ferrallitiques sont des sols rouges très riches en oxydes de fer et en oxydes d'alumine. Ces sols se forment sous couvert forestier et en climat tropical ou équatorial. Ce sont des sols très riches, mais extrêmement fragiles. Dès l'instant où l'on supprime le couvert forestier qui les protège de l'érosion, mais surtout du lessivage, ces sols se transforment rapidement en cuirasses par suite d'une latéritisation. Les oxydes de fer et d'alumine colloïdale précipitent pour former des nodules (alios) qui, s'ils se soudent, forment des cuirasses définitivement stériles.

8) Les sols ferrugineux.

Ces sols se forment essentiellement dans les régions où règne une très longue saison sèche et sur un pédoclimax de savane à graminées, c'est-à-dire en Afrique tropicale, en Amérique centrale ou en Asie méridionale.

Ces sols sont riches en fer, en argiles (kaolinite), mais pratiquement, voire totalement dépourvus d'alumine libre.

L'horizon A1 est peu épais, riche en matières organiques et en minéraux. Il surmonte un horizon éluvial A2 et un horizon Bt enrichi en colloïdes argileux, entraînés par lessivage.

Si ces sols se révèlent peu sensibles à l'action humaine, il n'en va pas de même de leurs couvertures végétales qui, suite aux cultures sur brûlis, sont profondément et durablement appauvries.



Typologie des sols selon Duchaufour : voir tableau.

A - Les sols peu évolués.

Les sols peu évolués sont des sols jeunes qui se distinguent par une faible altération des minéraux et une faible teneur en matière organique laquelle se superpose généralement au substrat minéral sans former de complexe organo-minéraux. Ces sols ont des origines diverses liées au climat, à l'érosion ou encore aux apports extérieurs.

1) Les sols peu évolués climatiques :

1.1 - Les sols désertiques ou aridisols : ce sont des sols à peu près totalement dépourvus d'humus et qui résultent d'une dégradation physique :


a) Les regs ou hamadas sont des déserts de pierre à patine ferro-manganite rouge ;

b) Les ergs sont des déserts de sable ;

c) Les takyrs sont des dépressions argileuses, peu profondes et sans écoulement, rencontrées dans les déserts de l'Asie Centrale. Périodiquement submergées ; après évaporation de l'eau, une croûte asséchée avec des fentes polygonales dues au dessèchement se forme à la surface ;

d) Les sols arides à croûtes gypso calcaire.


1.2 - Les sols des toundras : ce sont des sols gelés en permanence en profondeur (pergélisol ou permafrost). La matière organique hydromorphe s'accumule en surface pour former soit de la tourbe, soit un anmoor.

2) Les sols peu évolués d'érosion.

Ce sont des sols caractéristiques des pentes continuellement soumises à l'érosion. Les matériaux les plus fins et la matière organique disparaît rapidement. On parle de régosols lorsque ces sols s'installent sur des matériaux tendres (craies, argiles, marnes, loess, sables, etc.). On parle de lithosols lorsque ces sols se rencontrent sur des matériaux durs.

3) Les sols peu évolués d'apport.

3.1 - Les sols colluviaux.

Les sols colluviaux ou de bas de pente sont formés à partir des matériaux arrachés par l'érosion aux pentes situées au-dessus. Ces sols sont le plus souvent dépourvus de nappe d'eau souterraine.

3.2 - Les sols alluviaux.

Les sols alluviaux caractérisent les dépôts récents réalisés par les rivières et les fleuves à la faveur des crues. Le plus souvent, ces sols sont pourvus d'une nappe fortement battante (en relation avec les crues et l'étiage du cours d'eau), la texture de ces sols est anisotrope (alternance sans ordre, ni de granulométrie, ni de nature, de divers matériaux (argiles, sables, graviers) ; une forte production d'humus doux (mull actif) sauf si les alluvions sont hydromorphes : nappe longtemps haute et à faible circulation.

Les sols alluviaux sont généralement fertiles et facile à cultiver : ils sont plats, de texture légère, riches en limons et bien alimentés en eau. Les sols alluviaux hydromorphes font souvent de bonnes prairies.

B - Les sols calcimagnésiques ou calcimorphes.

Les roches calcaires ou magnésiennes, quand elles libèrent des quantités suffisantes de calcaire actif, sont à l'origine des sols calcimagnésiques, encore appelés sols calcimorphes.

On peut rappeler que le calcaire actif a quatre effets principaux sur les sols : il stimule fortement l'activité des lombrics, des bactéries et des autres composantes de la pédofaune ou de la pédoflore ; il provoque un blocage précoce de l'humification avec la formation de mull carbonaté (l'humus est fortement lié à l'argile par un pont calcique) ; le complexe argilo humique est très fortement floculé, ce qui donne aux sols une structure grumeleuse très caractéristique ; le fer est retenu dans les horizons supérieurs qui apparaissent très colorés.

On distingue généralement trois types de sols calcimagnésiques que l'on classe en fonction de leur richesse en humus et de leur profil :

a) Les rendzines, humifères (horizon A unique, de 30 cm d'épaisseur, coloré en noir sous couvert forestier, en gris sur les causses, en brun rouge si le fer est abondant : terra fusca et terra rossa) ;

b) Les sols bruns calcaires et les sols bruns calciques, peu humifères. Ce sont des sols plus profonds et surtout beaucoup plus riches, initialement, en argile que les rendzines vraies. Cette richesse en argile influe sur les processus de décarbonatation qui sont favorisés et entretenus ;

c) Les sols humo calcaires, humo calciques et litho calciques, très humifères. Ce sont des sols qui se forment en montagne, principalement parce que le climat humide et froid qui règne pendant un long temps en altitude empêche la dégradation de la matière organique qui s'accumule.

Les sols où abonde le calcaire actif sont des sols agricoles difficiles. Ils sont très collants aussitôt qu'il pleut et bien trop secs pendant la période estivale. Si la matière organique est rapidement décomposée, l'humus formé est tout à fait indisponible. Le blocage du fer interdit pratiquement certaines cultures, par exemple, celle des fruitiers rapidement atteints de chlorose. Le pH des sols est souvent alcalin ce qui limite certaines cultures et certains microorganismes. Le phosphore est souvent bloqué pour les plantes car il se trouve sous la forme apatite peu mobilisable.

Naturellement, les sols bruns calcaires et les sols bruns calciques, parce qu'ils sont moins affectés par le calcaire actif, ne présentent pas tous les inconvénients cités et sont de très bonnes terres pour les céréales.

C - Les sols humifères désaturés sur roche-mère cristalline.

Ces sols se caractérisent par un horizon humifère très noir, épais, désaturé, voire acide. Cet horizon repose directement sur la roche-mère qui, si elle est une roche silicatée, donne un sol nommé ranker et si elle est de nature volcanique, donne un andosol.

D'un point de vue strictement morphologique, les rankers sont assez ressemblants aux rendzines décrites précédemment puisque l'horizon superficiel unique se compose d'un mélange d'humus et de fragments de roches. Mais les rankers se distinguent des rendzines au fait que leur pH est acide (pH de 4.5 à 5) et que l'humus qu'on y trouve est de type moder, sinon de type mor.

Généralement, on distingue trois types de rankers : les rankers d'érosion ou de pente, souvent surmontés de maigres forêts de résineux ; les rankers alpins, principalement en zone d'alpage, caractérisés par un humus de type hydromor ; les rankers cryptopodzoliques, principalement en zone côtière venteuse et surmontés de landes atlantiques.

Les andosols se forment surtout sur les cendres, les scories et les laves volcaniques. Le plus souvent, la richesse en alumine de ces matériaux favorise la stabilisation de la matière organique sous forme de complexes humus - alumine.

D - Les sols brunifiés : les sols bruns et les sols lessivés.

1) Les sols bruns

Les rankers, qui sont des sols jeunes, se caractérisent par un humus de type moder, c'est-à-dire par un humus pauvre en azote et en bases. Cet humus se lie difficilement avec les argiles néo formées à partir de la désagrégation des roches sous-jacentes.

Mais à mesure que l'altération de la roche-mère se poursuit dans le temps, les horizons superficiels s'enrichissent des divers cations libérés (Ca++, Mg++, K+, etc.) et remontés en surface du fait essentiellement de l'activité biologique qui se produit dans cet horizon (activité microbienne et lumbricienne). Cette activité biologique, l'installation d'une végétation plus améliorante, la décomposition des matières organiques, l'humification et la formation d'un complexe argilo-humique concourent à la transformation d'un humus de type moder en humus de type mull acide.

Progressivement, l'altération de la roche-mère libère aussi des hydroxydes de fer et d'alumine. La remontée des bases grâce aux bactéries et aux lombrics rend le sol moins acide. Dès lors, les ponts " alumine " entre argile et humus sont remplacés par des ponts ferriques.

L'altération de la roche-mère s'accompagne aussi de la mise en place d'un horizon plus profond très peu imprégné par les humus de surface. Un horizon B s'intercale entre la roche-mère et l'horizon humifère A. Cet horizon B est surtout coloré en brun par des oxydes de fer. On parle alors de sol brun acide.

L'altération de la roche-mère continue aussi à libérer des bases qui contribuent à rendre le sol de moins en moins acide.

Au bout d'un certain temps (plusieurs centaines, voire milliers d'années), le sol brun acide devient un sol brun eutrophe (pH neutre) dans lequel l'humus est devenu un mull eutrophe. On parle aussi souvent de mull forestier pour la raison que cette évolution de ranker à sol brun acide et sol brun eutrophe se fait sous un couvert forestier qui lui est très favorable.

Pour résumer, on peut dire que la brunification d'un sol :


a) Passe par la libération du fer actif qui insolubilise les substances pré-humiques dans le mull forestier et forme un pont ferrique entre les argiles néoformées et les humus.

b) Se produit plus favorablement sous un climat atlantique ou semi continental, tempéré, humide et à faible altitude ; sous une végétation améliorante de type forêt de feuillus dominants en plaine et forêt mixte feuillus conifères en basse montagne.

c) Se rencontre sur différents matériaux : roches cristallines, magmatiques, métamorphiques ou sédimentaires (grès, limons, alluvions) et même sur calcaire si la roche subit une décarbonation suffisante pour libérer assez d'argiles.


L'évolution du ranker au sol brun illustre bien la notion de climax pédologique pour lequel, finalement, ce n'est pas la nature de la roche-mère qui influe le plus sur le devenir d'un sol, mais le climat qui règne sur la région et influe sur la végétation qui y pousse.

En fait, la pédogenèse est évidemment orientée initialement par la nature de la roche-mère, mais à partir du moment où plusieurs horizons, suffisamment profonds isolent assez la roche-mère de la végétation, c'est celle-ci qui va orienter la pédogenèse.

Dans la nature, on va ainsi pouvoir mettre en évidence que sur un type de sol, on observera toujours, dans des conditions normales, un type de végétation ultime que l'on appelle le climax. Sur les sols bruns, en France, le climax serait la chênaie charmaie atlantique.

2) Les sols bruns lessivés.

Lorsque la couverture végétale a disparu ou si elle est trop sollicitée (incendies, coupes à blanc, essartage, soutrage, étrépage, défrichage, etc.), le sol reçoit directement les pluies qui le percolent, entraînent un certain nombre de composants vers les horizons inférieurs (humus, sels de fer, bases, argiles, etc.). On aboutit à ce que l'on appelle un sol lessivé.

Une des conséquences parmi les plus importantes est la constitution d'un horizon d'accumulation de l'argile en profondeur (horizon Bt) qui a pour effet de créer une couche imperméable qui favorise la mise en place d'une nappe perchée plus ou moins durable sur l'année. C'est cette couche imperméable qui peut favoriser la constitution des sols hydromorphes.

Le plus souvent, les sols lessivés s'acidifient. Le mull eutrophe se transforme en moder. La matière organique, en se décomposant, libère des acides qui accéléreront la destruction du complexe humus - fer - argile. Ces acides détruiront même les feuillets argileux dans le cas d'une podzolisation.

Le stade le plus avancé de la dégradation des sols bruns lessivés est réalisé avec les sols lessivés glossiques ou sols à pseudogley. Dans l'horizon Bt d'accumulation de l'argile, en été, il se forme des fentes de retrait. En hiver, ces zones de drainage préférentiel vont se remplir d'eau acide qui contribuera à détruire les argiles et le fer par complexolyse. L'horizon Bt va ainsi présenter des glosses (langues) blanches entourées de concrétions de couleur rouille. Les sols à pseudogley n'autorisent aucune culture. Il arrive même que la forêt n'y pousse que pauvrement. Les enrésinements sur de tels sols sont catastrophiques puisqu'ils signent leur destruction définitive.

E - Les sols hydromorphes ou sols à gley.

Lorsqu'une nappe d'eau perchée, temporaire ou permanente, affecte les couches les plus superficielles d'un sol, les conditions asphyxiques qui règnent dans les horizons du sol le font évoluer vers un sol hydromorphe.

Les sols hydromorphes sont caractérisés, d'une part, par le fer qui est réduit en milieu asphyxique (couleur verte du fer ferreux) et oxydé en milieu aéré (couleur rouille du fer ferrique) et, d'autre part, par la faible vitesse de décomposition et d'humification de la matière organique qui va donc s'accumuler.

Les sols hydromorphes se forment naturellement :


a) Dans les stations basses qui subissent la battance des nappes phréatiques comme les fonds de vallée, les cuvettes, etc. (sols à gley, tourbes).

b) Dans les stations où les sols sont très riches en argiles lesquels s'opposent au drainage et créent les conditions requises à l'hydromorphie (Pélosols et planosols).

c) Dans des sols lessivés dès lors que l'entraînement et l'accumulation des argiles dans l'horizon Bt crée les conditions d'une nappe perchée plus ou moins permanente (sols à pseudogley ou sols glossiques).


Les tourbes, les gleys et les pélosols sont des climax stationnels au sens où leur existence ne dépend pas d'un climat ou d'une végétation, mais des conditions hydrogéologiques locales où l'excès d'eau prédomine.

F- Les sols podzolisés : sols podzoliques et podzols.

Lorsque les sols sont originellement filtrants, pauvres en argiles et en bases, le lessivage, quand il les atteint, se traduit par une dégradation des qualités du sol connue sous le terme de podzolisation.

La podzolisation est une étape qui suit celle du lessivage, puis celle du lessivage acide. Au cours du lessivage acide, les argiles et le fer sont entraînés séparément vers les horizons inférieurs. Dans les horizons superficiels, l'humification se fait moins bien du fait du ralentissement de l'activité biologique. Les acides fulviques solubles vont prédominer.

Le moder va progressivement se transformer en mor acide. Dès lors, les acides organiques qui vont prédominer dans la décomposition partielle et incomplète de la matière organique vont, d'une part, détruire les ponts ferriques du complexe argilo humique et, d'autre part, détruire les feuillets d'argile eux-mêmes (complexolyse). Les sels d'alumine et de fer libérés (sesquioxydes) s'accumulent dans un horizon Bs.

Dans cet horizon Bs, les acides fulviques peu colorés (gris) s'accumulent également. Les horizons superficiels ne contiennent plus que du quartz. Le sol n'a plus aucune structure grumeleuse, on dirait de la cendre d'où le nom de podzol qui veut dire cendre en Russe.

Les sols podzoliques et les podzols se forment essentiellement sous des climats froids (taïga, montagnes), fortement arrosés (régime atlantique) et sur des sols pauvres en argiles.

En France, les grandes régions à podzols sont la Sologne, les Landes, la Brenne, diverses stations sur quartzites en Bretagne ou en forêt de Fontainebleau, sur des graves dans le Bordelais, etc.

Les sols podzoliques et les podzols sont des sols pauvres sur lesquels se développe seulement une végétation acidiphile (éricacées, résineux, fougères, etc.). Cette végétation acidiphile est aussi acidifiante et concoure donc à accentuer la dynamique de podzolisation des sols sur lesquels elle s'installe.

Aujourd'hui la reconquête des sols podzolisés à la suite de mauvaises pratiques forestières passe par le reboisement à partir de mélanges d'essences de feuillus et de résineux desquels on exclut les épicéas et le pins sylvestre beaucoup trop acidifiants. On leur préférera le mélèze et surtout des essences caducifoliées comme le hêtre, le chêne, le châtaignier, l'érable, etc.

Il n'est pas certain que les tentatives menées pour reconquérir des podzols ou des sols podzoliques à des fins agricoles soit une bonne chose quand on sait qu'il faut à la fois drainer et arroser, par exemple, pour espérer de maigres rendements en maïs, seule culture, avec le fourrage, susceptible de pousser sur ces terrains.

G - Les sols isohumiques : Chernozems, Brunizems, etc.

Les sols isohumiques sont caractérisés par le fait qu'ils ont une même teneur en humus dans tout le profil au-dessus de la roche-mère laquelle est le plus souvent un loess.

Les sols isohumiques se forment sous climat continental, très froid en hiver, très humide pendant le dégel printanier et très chaud et très sec en été.

Ces sols sont peu propices à l'installation des forêts, mais davantage à des formations graminéennes de type steppes. Le chevelu racinien des graminées est particulièrement favorable à une forte activité biologique de décomposition de la formidable quantité de matière organique produite. L'humification est très intense et aboutit à des humus gris très stables. Cette stabilité est liée au fait que les sols isohumiques produisent des argiles néoformées de type illite et montmorillonite. Ces argiles légèrement gonflantes piègent les hydroxydes de fer entre leurs feuillets. Les ponts argile humus ainsi formés sont particulièrement stables puisque, dans les chernozems, on admet souvent que les humus de surface peuvent être âgés de plus de mille années et de plus de cinq mille ans en profondeur.

Parmi les sols isohumiques les plus remarquables, on peut citer les chernozems (Ukraine, Russie), les castanozems ou sols châtains (Moyen-Orient, Géorgie), les brunizems (prairie nord américaine), les sols marrons (Maghreb, Arizona), les siérozems ou sols gris désertiques (désert du Néguev / Jourdain, Ouzbékistan).

H - Les vertisols et les sols vertiques

Les sols vertiques sont ainsi nommés parce qu'ils sont l'objet de mouvements verticaux déterminés par le retrait et le gonflement des argiles qui les constituent. Les sols vertiques sont, en effet, des sols très argileux, constitués d'argiles gonflantes (montmorillonite). Ces mouvements vertiques incorporent la matière organique très profondément dans tout le profil du sol sans l'intervention d'une activité biologique.

Tous les types de sols peuvent avoir une extension " vertique " : sols bruns vertiques, chernozems vertiques, sols alluviaux vertiques, sols à pseudogley vertiques, etc. Ce qui détermine cette appellation, c'est la présence marquée des mouvements dus au gonflement / retrait des argiles. Généralement, en été, les sols vertiques sont très marqués en surface par d'importantes fentes de retrait. Généralement, en hiver ou après une bonne pluie, le sol reste recouvert d'une couche d'eau de pluie que le sol a du mal à absorber et qui s'évaporera surtout.

En Afrique, les sols vertiques sont surtout voués à la culture du coton et du riz.

I - Les sols fersiallitiques, ferrugineux et ferrallitiques.

Ces sols caractérisent surtout des régions soumises ou ayant été soumises à un climat chaud. Ces sols sont le plus souvent riches en sesquioxydes de fer et d'aluminium. Ils sont généralement colorés, mais leur couleur n'est pas seulement due à leur teneur en fer, mais aussi à la nature des oxydes de fer présents.

Ces sols ont un certain nombre de points en commun :


a) L'altération de la roche-mère est plus poussée et plus profonde que dans les sols sous climat tempéré.

b) La matière organique y est plus rapidement dégradée. Les acides organiques libérés agissent assez peu sur l'altération de la roche-mère située trop profondément. Cette altération libère des oxydes de fer et d'alumine qui sont peu mobilisés et restent donc dans le profil sous forme de sesquioxydes (Fe2O3 et Al2O3).

c) L'oxyde de fer, au lieu de servir de lien entre l'humus et les argiles comme dans les sols sous climat tempéré [hydroxyde de fer Fe(OH)2], sous climat chaud et humide a tendance à cristalliser soit sous forme de goethite de couleur ocre, soit sous forme d'hématite de couleur rouge. La goethite se forme dans les régions plutôt régulièrement humides. L'hématite se forme plutôt dans les régions soumises à une longue saison sèche.

d) Tous ces sols sont très anciens. Ils sont âgés de plusieurs centaines de milliers d'années à un million d'années. Pour comparaison, les sols en Europe n'ont guère plus de 15 ou 20 000 ans, c'est-à-dire qu'ils se sont construits depuis la dernière glaciation.

e) Normalement ces sols supportent des forêts ou des savanes arbustives. Dans les régions trop peu arrosées pour permettre la forêt, ces sols sont couverts d'une savane herbacée. Mais ces sols, à cause de la dynamique graminéenne et l'influence de sa rhizosphère, évoluent vers des sols que l'on rattache aux sols isohumiques.


1) Les sols fersiallitiques

Les sols fersiallitiques caractérisent des sols qui se forment en climat tempéré chaud (climat méditerranéen). Ce climat affecte les régions méditerranéennes sensu stricto, mais aussi diverses régions comme la Californie, certaines provinces d'Australie ou d'Afrique du Sud, du Mexique, de Chine, etc.

Ces sols se forment sur tous les types de sols à la condition qu'ils ne contiennent plus de carbonates. Sur les sols cristallins, ça n'est pas difficile. Sur les sols calcaires, ceux-ci doivent donc avoir été décarbonatés. C'est ainsi, par exemple, les argiles de décarbonatation formées à partir des calcaires durs (terra rossa) supportent fréquemment ces sols fersiallitiques.

Toutefois, les sols cristallins peu riches en Ca, Mg et Fe (quartzites, granites, etc.) n'autorisent pas les sols fersiallitiques.

Les sols fersiallitiques sont de sols peu acides. Leur formation passe par un certain nombre d'étapes :


a) L'altération des matériaux est intense pendant la saison humide.

b) Une forte remontée des bases libérées se produit, par capillarité, au début de la saison sèche.

c) L'humification, favorable à un mull eutrophe, permet une fixation des bases libérées sur le complexe absorbant. Ces bases sont moins sensibles au lessivage et le pH du sol reste neutre.

d) Le lessivage affecte aussi assez peu les argiles. Lorsqu'il y a un léger lessivage, les argiles s'accumulent dans un horizon Bt.

e) Les oxydes de fer cristallisent sous forme d'oxydes ferriques Fe2O3, dépourvus de charges électriques et de facto, incapables de former des ponts entre les humus et les argiles. Ces oxydes pourtant restent dans le profil qu'ils colorent dans toute sa masse (rubéfaction). Ces oxydes ne cristallisent pas en profondeur comme ils le feraient sous climat tempéré.


On considère qu'il y a trois grands types de sols fersiallitiques : les sols fersiallitiques rouges ou sols rouges méditerranéens (forêt climacique à chêne vert) ; les sols bruns fersiallitiques dans lesquels la rubéfaction est incomplète ou sur lesquels un processus de brunification s'est installé (terra rossa fossile, dolines karstiques, etc.) ; les sols fersiallitiques acides qui font la transition avec les sols ferrugineux.

Les sols fersiallitiques sont de bons sols agricoles ou forestiers, à la condition qu'ils soient protégés de l'érosion. Mais ce sont des sols fragiles, d'autant plus qu'ils sont soumis à un climat rude : pluies orageuses violentes, très forte sécheresse prolongée. Diverses pratiques agricoles : surpâturage, cultures sans restitution et divers méfaits comme l'incendie de la végétation ou le déboisement fragilisent ces sols qui se retrouvent parfois dégradés jusqu'à la roche-mère (Cf. maquis et garrigues).



2) Les sols ferrugineux

On pense généralement que les sols fersiallitiques pourraient évoluer vers des sols ferrugineux et des sols ferrallitiques. L'affaire n'est pas aussi simple. Évidemment, sous des climats différents, les sols riches en sesquioxydes sont différents *. Ainsi, sous climat tropical type, avec une saison sèche de 8 à 5 mois et une saison humide de 4 à 7 mois et une végétation de type savane arbustive et arborée climacique, les sols les plus anciens seront ferrugineux alors que les plus jeunes pourront encore être fersiallitiques. Sous climat tropical humide, avec une saison des pluies de plus de 9 mois et une saison sèche de moins de 3 mois, avec une forêt claire climacique comme végétation, éventuellement une savane arbustive de dégradation, on observera des sols ferrugineux, des ferrisols et des sols ferrallitiques. Sous climat équatorial, sans saison sèche, avec une forêt dense climacique et divers types de forêts de dégradation, on observera des ferrisols, des sols ferrallitiques et des ferralites.

[* Voir aussi : Carte de sols en Afrique]

Deux processus conjoints interviennent pour transformer des sols fersiallitiques en sols ferrugineux d'abord, puis ferrallitiques pour finir : d'abord le vieillissement du sol dont ce seront les stades normaux d'évolution, ensuite des modifications du climat s'il devient de plus en plus chaud et humide.

La ferrugination est une évolution dans laquelle le lessivage débarrasse les profils supérieurs des argiles sensibles au lessivage (montmorillonite) et ne laisse que celles qui sont peu sensibles (kaolinite). Les argiles sont d'autant plus sensibles au lessivage qu'elles sont plus aptes à se disperser, c'est-à-dire qu'elles sont plus chargées électriquement. Les kaolinites sont des argiles peu chargées.

La ferrugination s'accompagne de la rubéfaction des oxydes de fer dans les mêmes conditions que celles observées dans la fersiallisation.

3) Les sols ferrallitiques

La ferrallitisation est une évolution dans laquelle tous les matériaux primaires du sol, hormis le quartz, sont altérés. Seule la kaolinite associée l'alumine résiduelle (gibbsite) et en mélange avec les oxydes de fer, se rencontrent dans le profil. Parfois, le fer rendu mobile peut participer à la fabrication de carapaces et de cuirasses ferrallitiques.

Les carapaces et les cuirasses ferrallitiques sont des indurations de sesquioxydes de fer qui cristallisent sous l'effet des températures élevées. On parle de carapaces quand ces indurations peuvent encore être brisée à la pioche et de cuirasses quand les dalles ne peuvent plus être brisées par des outils maniés la seule force humaine.

Les cuirasses se forment de différentes façons :


a) Les cuirasses de nappe se forment quand le fer mobilisé, sous forme ferreuse, affleure dans les dépressions. Le fer précipite sous forme ferrique et cristallise sous forme de goethite ou d'hématite. Il arrive parfois, dans des sols hydromorphes, que la présence permanente de la nappe ne permette pas le durcissement des oxydes qui restent mous. On parle alors de plinthites.

b) Les cuirasses d'érosion se forment à la suite d'une découverture végétale importante comme le passage d'une forêt à une savane par défrichement, feu de brousse ou tout autre raison anthropique. Sous un couvert forestier dense à clair, même si des noyaux de cuirasses se forment, l'humidité qui règne sous le couvert empêche le durcissement des cuirasses. Ce n'est plus le cas lorsque la couverture végétale est enlevée, puisque la cuirasse va pouvoir durcir dans un sol surchauffé et sec. De plus, ces sols déboisés sont très sensibles à l'érosion.


On sait aujourd'hui que des pratiques agro forestières très anciennes, connues sous le vocable de " jachère forestière ", permettaient une bonne conservation des sols, pour un temps d'exploitation relativement court (quelques années) suivi d'une reconstitution de la forêt sur une période de 50 années au moins. On sait aussi que si ces délais ne sont plus respectés, les sols forestiers sont très vite dégradés de façon irréversible. C'est ce que l'on constate de plus en plus souvent sur des surfaces considérables en Afrique, Asie ou Amérique du Sud. C'est particulièrement mis en évidence pour les forêts primaires comme pour la forêt amazonienne.

Parce que leurs réserves en bases s'appauvrissent jusqu'à être nulles, parce que leur structure devient médiocre faute d'argile pour former des agrégats, parce qu'ils deviennent battants et sensibles à l'érosion, parce qu'à mesure où la kaolinite domine, leurs capacités d'échange diminuent, puis cesse, parce que les phosphates sont insolubilisés en présence des oxydes de fer et d'alumine, les sols les plus évolués deviennent de moins en moins fertiles.

Ainsi on peut dire que la fertilité d'un sol diminue depuis les sols bruns eutrophes, les sols rouges fersiallitiques, les sols ferrugineux tropicaux, les ferrisols, les sols ferrallitiques jusqu'aux ferrallites.

Même si les sols ferrallitiques sont parmi les moins fertiles, ils supportent très bien des forêts denses qui y prospèrent magnifiquement. La raison est que toute la circulation de la matière est en circuit fermé. L'intense production de matière organique est rapidement dégradée et humifiée. Les minéraux sont ramenés dans les profils superficiels par l'intense activité de la rhizosphère. Les sols protégés par la canopée ne souffrent pas du lessivage en dépit des fortes précipitations quasi quotidiennes.

Si le couvert forestier disparaît au profit d'une culture, la matière organique est vite épuisée, l'humus est rapidement minéralisé et lessivé et la migration des argiles et des oxydes de fer favorise le caparaçonnage des sols.

Aujourd'hui et, de plus en plus, on préconise d'associer les arbres aux cultures sur brûlis, particulièrement les arbres de la famille des légumineuses dont on connaît le rôle des bactéries symbiotiques des racines sur la nutrition azotée. Idéalement, il faudrait aussi compenser la disparition progressive des argiles stabilisantes par l'ajout de matières organiques, particulièrement issues de l'élevage. Mais, dans ces régions, les habitudes culturelles associent rarement cultures sur brûlis et élevage.

Il reste encore des possibilités d'utiliser de la matière organique issue du compostage ou des semis d'engrais verts. Mais, là encore, ces habitudes sont assez mal intégrées par les populations. Différentes autres techniques sont intéressantes comme le mulching à partir de branchages broyés. Enfin, seules des pratiques de rotation de culture sont en mesure de garder à ces sols une relative fertilité. On est souvent loin de ces pratiques dans les grandes exploitations où l'on pratique la monoculture intensive sans souci de la disparition programmée à terme des terres conquises sur la forêt et vouées à la désertification. Ce ne sont pas quelques soubresauts du président brésilien qui changeront fondamentalement ce qui se passe aujourd'hui sur les territoires de l'Amazonie voués à la culture intensive de plantes OGM ou destinées à fournir des biocarburants aux pays riches.

J - Les sols salsodiques ou sols halomorphes.

Les sols salins qui contiennent du sodium sous forme de chlorure de sodium Na Cl ou de sulfate de sodium Na2SO4 et les sols sodiques qui contiennent du sodium lié au complexe absorbant sont maintenant appelés sols salsodiques.

Le chlorure de sodium en solution ne libère ni ion H+ ni ion OH-. Ce sel n'a aucune influence sur le pH des sols dans lesquels on le trouve. Ce n'est pas exactement ce qui se passe quand le sodium est lié au complexe absorbant.

En effet, si le sol qui contient le sodium reçoit des quantités significatives d'eau de pluie, qui est une eau déminéralisée dépourvue de cations, les ions Na quittent le complexe absorbant et sont remis en suspension au profit des ions H+ qui se fixent sur le complexe et les ions OH- qui se retrouvent dans la solution du sol qui devient alcaline.

En dehors de quelques plantes parfaitement adaptées aux sols salés et qu'on appelle halophiles, la plupart des plantes supportent mal la pression osmotique développée par le sel et meurent faute de pouvoir absorber l'eau de la solution du sol. La plupart des plantes supportent aussi très mal les pH alcalins qu'on trouve généralement dans les sols salés.

Les principaux sols salés sont les solontchaks caractéristiques des steppes et des sub déserts (anciens lacs salés, sols des lagunes proches de la mer, etc.), les sols salins à sulfato-réduction (polders, mangroves), les sols à alcalis (marais côtiers, marais salants), les solonetz et les soloths (régions continentales à climat très contrasté).

La salinisation des sols pose de multiples problèmes graves en termes d'infertilisation des sols que l'on ne sait pas souvent résoudre. Aujourd'hui les problèmes majeurs de salinisation sont surtout dus à des irrigations mal conduites et de trop forte ampleur qui provoquent la jonction entre les eaux de percolation et les eaux de la nappe salée. À la faveur de remontées capillaires dues à l'évaporation et à l'évapotranspiration, les eaux salées remontent vers la surface et stérilisent les sols.

Si l'exemple historique de la Mésopotamie (Irak) est significatif de ces processus de salinisation, un autre exemple nous est fourni aujourd'hui en Égypte qui voit bon nombre de ses sols souffrir de salinisation le long du Nil à cause d'une irrigation trop forte. En outre, le traitement correctif de cette salinisation qui était réalisé par les crues du Nil n'existe plus à cause du barrage d'Assouan lequel finalement, à maints égards, se révèle comme une imbécillité écologique… Mais fallait-il attendre autre chose de l'ami soviétique quand il faisait déjà tout pour détruire la mer d'Aral ?





Les principales familles de sols d'après le référentiel pédologique (Voir aussi horizons du sol)

1 - LES ALOCRISOLS se caractérisent par la séquence d'horizons A / Sal (S aluminique). Ils correspondent à l'ancienne dénomination "Sols bruns acides" et à la part des "sols bruns ocreux" qui n'ont pas d'horizon podzolique BP. Certains "Rankers alpins" et "Rankers humifères" sont désormais inclus dans la famille des ALICROSOLS HUMIQUES.

On les observe souvent sous forêts ou végétation naturelle sur roches cristallines acides altérées, les "arènes" granitiques ou schisteuses du Massif Armoricain, des Vosges, du Morvan, du Massif Central.

2 - LES ANTHROPOSOLS (du grec anthropos, l'homme) sont les sols fabriqués par l'homme (apports de matériaux artificiels ou de terre transportée) ou tellement transformés par les activités humaines que le sol originel n'est plus reconnaissable ou est enterré.


2.1 Les anthroposols transformés sont issus d'un sol naturel transformé par la culture ou autres activités humaines

2.2 Les anthroposols artificiels proviennent d'un apport : déblais de mines ou de carrières, dépôts de déchets, scories, gravats, décombres...

2.3 Les anthroposols reconstitués résultent de la mise en place d'autres sols dans les jardins, espaces verts, et autres plantations.


3 - LES ARÉNOSOLS sont des sols très sableux sur une épaisseur d'au moins 120 cm. Ils ne sont pas affectés par des excès d'eau.

4 - LES BRUNISOLS correspondent à l'ancienne nomenclature des "Sols bruns". Ils sont caractérisés par la présence d'un horizon structural (horizon S) très bien développé, à structure fissurale et biologique, jamais calcaire. Ils ne présentent ni horizon E (lessivé) ni BT (accumulation) Les Brunisols se rencontrent surtout sous climats tempérés atlantiques ou semi continentaux, chaque fois que l'illuviation (lessivage) est ralentie, notamment par la faible perméabilité de la roche-mère.

5 - LES SOLS CARBONATÉS ET SATURÉS sont caractérisés par la dominance des ions Ca2+ et/ou Mg2+. Cette grande famille comprend plusieurs groupes :


5.1 les RENDOSOLS correspondent aux "Rendzines" de l'ancienne classification, à horizon Aca ou LAca / C ou M ou R. Un horizon O peut exister en surface.

5.2 Les RENDISOLS ne contiennent plus de carbonate, et correspondent donc aux anciennes "Rendzines brunifiées" et "Sols bruns calciques", avec horizons Aci ou LAci / C ou R ou M.

5.3 Les CALCOSOLS correspondent aux anciens "sols bruns calcaires", avec horizon Aca ou LAca / Sca / C ou M ou R. Il en existe de nombreuses variantes selon le type de roche calcaire qui leur a donné naissance : Calcosol argileux issu de marne, Calcosol graveleux, pétro-calcarique, dolomiteux, pierreux, humifère, décarbonaté en surface...

5.4 Les CALCISOLS correspondent aux anciens "Sols bruns calciques", au profil décarbonaté mais encore saturé par Ca2+ et/ou Mg2+. Leur profil est de type A ou Aci ou LA / Sci / C ou M ou R.

5.5 Les CALCARISOLS possèdent un horizon Kc ou Km à moins de 20-25 cm de profondeur, avec une épaisseur de plus de 10 cm. Ils correspondent, dans l'ancienne classification, aux sols à encroûtements calcaires.


6 - LES COLLUVIOSOLS sont des sols formés sur les versants, dans le fond des vallées, au pied de grands talus ou terrasses, sur des éboulis ou colluvions. Ils correspondent aux "sols peu évolués d'origine colluviale" de l'ancienne nomenclature.

7 - LES FLUVIOSOLS et THALASSOSOLS se forment sur les dépôts fluviaux ou marins, les grèves alluviales et autres dépôts côtiers, parfois lagunes asséchées.

8 - LES HISTOSOLS correspondent aux "tourbes", sols hydromorphes organiques. Ils comportent de nombreux sous-types : les histosols leptiques, fibriques, mésiques, sapriques, composites, recouverts, flottants... selon leur végétation, la nature des eaux et des roches qui les portent, le degré d'aération...

9 - LES SOLS A CARACTÈRES HYDROMORPHES comportent tous un horizon réductique (Gr et Go, ou rédoxique g ou -g). Une très grande famille où l'on trouve :


9.1 Les RÉDUCTISOLS correspondant aux sols hydromorphes à gley ou à stagnogley. Plusieurs types :


a) Réductisols typiques à saturation permanente remontant avec la saison, sols de fonds de vallées ;

b) Réductisols stagniques à saturation prolongée de surface (nappe perchée ou imbibition capillaire de l'horizon A).

c) Réductisols dupliques, résultant de 2 nappes superposées, une nappe profonde permanente et une nappe perchée temporaire ou semi permanente (ou d'imbibition capillaire).


9.2 Les RÉDOXISOLS possèdent un horizon g ou -g traduisant les alternances de périodes humides et sèches, avec remontée et redescente de la nappe. Ils sont très fréquents et correspondent aux anciennes dénomitations de sols à pseudogley.


10 - LES LITHOSOLS sont limités en profondeur par un matériau dur, roche non altérée ou horizon pédologique durci à 10 cm de la surface ou moins.

11- LES LUVISOLS correspondent à la grande famille des sols lessivés et bruns lessivés. Ds sont caractérisés par l'illuviation (lessivage) de l'argile, et présentent donc un horizon E appauvri, et un horizon BT enrichi. De plus, d'autres horizons sont possibles : O, A, LA, LE, LBT, Btg,... De nombreux sous-types : Luvisol typique, Luvisol-rédoxisol, Luvisol dégradé, Néoluvisol, etc.

12 - LES ORGANOSOLS sont constitués uniquement d'un horizon organique O et/ou d'un horizon A semi organique, en milieu aérobie, sur plus de 10 cm d'épaisseur. La version sur roche calcaire de ces organosols correspond aux anciens "sols humiques carbonatés". Il existe aussi des organosols calciques, insaturés, organosols-alocrisols...

13 - LES PÉLOSOLS sont tellement riches en argile et en limons fins que leurs caractéristiques pédologiques en sont affectées profondément.

14 - LES PEYROSOLS sont ceux dont la texture pierreuse et caillouteuse est telle que leur pédologie en est affectée. On parle de peyrosol pierrique, cailloutique, avec des versions calcaire, humifère, fersiallitique...

15 - LES PLANOSOLS ont un profil très contrasté dans lequel on distingue :


a) des horizons supérieurs perméables, saisonnièrement soumis à l'excès d'eau, avec des caractères rédoxiques (-g).

b) un horizon plus profond dont la perméabilité est très faible ou nulle, le "plancher".


16 - LES PODZOSOLS correspondent à la grande famille des "podzols" et "sols podzoliques", caractérisées par :


a) une forte altération acide (Tacido-complexolyse) qui dégrade les argiles ;

b) une migration intense avec immobilisation en profondeur, de constituants organiques, de complexes organo-minéraux d'aluminium et/ou de fer.


Comme dans l'ancienne nomenclature, les sous-types sont nombreux :


16.1 Podzosolsduriques, meubles, placiqueséluviques, correspondant aux anciens "podzols"

16.2 Podzosols ocriques correspondant aux sols ocre-podzoliques;

16.3 Podzosols rédoxiques et réductiques corespondant aux podzols hydromorphes.

16.4 Arénosols podzolisés et Podzosols juvéniles correspondant aux sols podzoliques.


16 - LES RANKOSOLS corespondent aux "Rankers" de l'ancienne nomenclature, sols peu différenciés qui se forment en altitude ou sur pentes rajeunies continuellement par l'érosion.

17- LES REGOSOLS sont des sols très minces sur matériau non ou peu évolué. On trouve des régosols sur dunes, plages, ergs des déserts, sur colluvions, carrières," badlands" de ravinement...

18 - LES VERACRISOLS désignent des sols de landes à ajoncs présentant un horizon humifère particulier, très épais et sombre, formé par l'action principale des vers de terre sous un climat doux et humide, dans des conditions très acides avec engorgement fréquent, conditions se rencontrant dans le Béam, sur les landes à ajoncs ou "Touyas", d'où le nom de " Touyasols" envisagé. Mais l'on a préféré VER-ACRISOL pour souligner l'action des vers de terre.

19 - D'AUTRES SOLS DU RÉFÉRENTIEL.

Outre les "principaux sols d'Europe", le référentiel pédologique traite aussi des sols présents non seulement aux marges méridionales et orientales de ce continent, mais aussi des sols répandus largement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, etc.

Il s'agit surtout des sols suivants :

. Les CRYOSOLS, des régions gelées une grande partie de l'année.

. Les FERSIALSOLS à pédogénèse liée aux liaisons argile-fer-aluminium, sous climats méditerranéens et tropicaux.

. Les FERRALLISOLS, anciennement "Sols ferrallitiques", sols des régions tropicales.

. Les GYPSOSOLS, dominés par l'abondance du gypse ; . Les sols SALSODIQUES liés au sodium et au sel.

. Les CHERNOSOLS, CASTANOSOLS, BRUNIZEMS et SOLS MARRONS, formés sous climat fortement continentaux.

. Les YERMOSOLS sols des déserts chauds. . Etc.
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Typologie des sols

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